Valence, Musée Art et Archéologie : « L’Univers sans l’Homme. Les arts en quêtes d'autres mondes. » Du 13 mai au 17 septembre 2023

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture qui lui apporte à ce titre un soutien financier exceptionnel. Sous le commissariat scientifique de Thomas Schlesser*


L’exposition L’Univers sans l’Homme qui est présentée au printemps-été 2023 au musée relève le défi de montrer comment les artistes ont développé, du 18e siècle à aujourd'hui, des visions d’une humanité expulsée de chez elle, ébranlée dans ses certitudes de centralité, relativisée au profit d’autres composantes du monde : le vivant, qu’il soit végétal, animal, minéral, etc.

On doit l’expression « l’univers sans l’homme » à Charles Baudelaire en 1859. Le poète désignait et déplorait ainsi la tendance qu’avaient certains artistes de son temps à se concentrer exclusivement sur la nature et ses éléments – végétaux, mers, ciels, animaux... Dans son viseur, les réalistes comme Gustave Courbet, mais encore Troyon ou Daubigny, ainsi que les pionniers de la photographie : autant d’acteurs que l’on retrouvera dans l’exposition grâce à des prêts exceptionnels, notamment du Musée d’Orsay.

De manière plus générale, l’exposition raconte un décentrement du regard en rassemblant des tableaux, dessins, films et installations, du 18e siècle à nos jours, qui s’écartent de la représentation, de la focale, de l’échelle humaines. On y verra donc des catastrophes spectaculaires (L’Eruption du Vésuve de Pierre-Henri de Valenciennes), des expéditions dans des espaces inexplorés (Les Glaciers, mer de Kara d’Alexandre Borisoff), des villes dépeuplées (Nicolas Moulin), des galaxies abstraites (Hans Hartung) ou encore des fantaisies robotiques (Gloria Friedman).

L’exposition s’attache à des thématiques contemporaines et leurs angoisses afférentes comme le contexte pandémique et ses confinements, les risques nucléaires et la cause environnementale. Néanmoins, elles cherchent aussi à offrir des perspectives nouvelles et des « vallées futures », à la fois inaccessibles et prometteuses, avec un final cosmique, tellurique et poétique autour de Claude Monet, Anna-Eva Bergman, Joan Mitchell et Cécile Beau.

La publication qui l’accompagne comptera un « regard » de l’astrophysicien Étienne Klein.

*Thomas Schlesser est historien de l’art, auteur de nombreux ouvrages, notamment sur Gustave Courbet dont il est l’un des spécialistes, le 19e siècle, les relations de l’art au politique et auteur en 2016 de L’Univers sans l’homme – les arts contre l’anthropocentrisme qui avait notamment été récompensé du Prix Bernier remis par l’Institut de France. Il dirige depuis 2014 la Fondation Hartung-Bergman et est professeur à l’École polytechnique.


L’exposition bénéficie du mécénat de la Maison PIC et de la Société Générale Auvergne Rhône Alpes.

Info+

Hors-série Beaux-Arts magazine
Format 22 x 28.5 cm, 68 pages

Contributions de Thomas Schlesser, Pauline Mari, Étienne Klein
Parution : 10 mai 2023
Prix public : 13 € TTC

Musée de Valence
Arts et archéologie
4, place des Ormeaux
26000 Valence

04 75 79 20 80

Horaires d’ouverture
Du mercredi au dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Nocturne jusqu’à 21h le 3ème jeudi du mois
Fermé les jours fériés

Tarifs d’entrée
tarif plein 9 € / tarif réduit 7 €
Gratuité : voir les conditions à l’accueil du musée ou sur le site internet
Les billets sont valables toute la journée

Exposition hors-les-murs / Si les heures m’étaient comptées d’Angelika Markul. Du 12 avril au 28 mai 2023

Angelika Markul, Si les heures m’étaient comptées, 2016. Installation vidéo, musique de Simon Ripoll-Hurier vidéo noir et blanc, son, durée11’47’’ en boucle. Collection MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne
En prologue de l’exposition L’Univers sans l’Homme, le Musée de Valence investit la Bourse du Travail, espace dédié à l’art contemporain, et y présente du 12 avril au 28 mai 2023 une œuvre d’Angelika Markul, Si les heures m’étaient comptées, installation vidéo de 2016.

Depuis le début des années 2000, Angelika Markul développe un corpus d’œuvres qui flirtent avec la science-fiction. Ses formes sculpturales et ses installations vidéo invitent à un voyage extrême dans des contrées inaccessibles et en dehors du temps. Elles plongent le visiteur dans des paysages fictionnels où l’immensité de la nature occupe une place centrale et les repères chronologiques sont vains. Pour ce faire, Angelika Markul n’hésite pas à tourner aux quatre coins du monde, dans des zones reculées (désert d’Atacama au Chili, terres aborigènes du Kimberley en Australie, Terre de feu en Argentine, archipel Ryūkyū au Japon) et des territoires dévastés par les soubresauts de la nature ou ceux de l’humanité (Tchernobyl, Bagdad, Fukushima). Sa quête est tant documentaire que métaphysique dans un questionnement des mythes, des récits ancestraux et des origines. Etranges ballades poétiques, ses œuvres fascinent et inquiètent simultanément.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 12 Avril 2023 à 00:36 | Lu 156 fois
Pierre Aimar
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